• Soumise-révoltée offerte-mystérieuse 

    savoureuse-violente éprise-détachée 

    lumineuse-nocturne orgueilleuse-brûlante 

    excessive-fragile assoiffée-hiératique 

     

    impatiente-pudique experte-machinale 

    esclave-souveraine implacable-timide 

    arrogante-rêveuse épanouie-recueillie 

    alanguie-libertine insensible-fervente 

     

    triviale-rayonnante amoureuse-infidèle 

    vertigineuse-froide échevelée-superbe 

    calme-démesurée intraitable-tremblante 

    scandaleuse-suave agenouillée-guerrière 

     

    angélique-charnelle aveuglante-éblouie 

    absolue-familière impassible-vandale 

    innocente-fiévreuse enchaînée-insolente 

    fastueuse-endeuillée obsessionnelle-pure 

     

    nomade-enracinée inaccessible-étreinte 

    étrangère-féale évanouie-étoilée 

    ouverte-écartelante et fardée-religieuse

     

    quelle femme jamais se révéla plus femme

                                       *****

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Chef-d'œuvre est donc ce corps Tatouage et piercing 

    s'appellent pour donner ses lettres de noblesse 

    à la nudité fière où le désir se dresse 

    Qu'importent les musées avec leurs vases Ming 

     

    Sur les ruines du temps s'offrent mâle et femelle 

    objets de culte À peine est-il besoin d'un string 

    L'androgyne beauté qui n'a vergogne excelle 

     

    Soleil papillon crâne ou sphinx Anneaux parant 

    jusqu'au sexe La peau se fait texte flagrant 

     

    Vivre m'est jouir au gré d'un art brut et rebelle 

                                      *****

     

     

     

     


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  •  

     

    La Vénus d'Arles

    regarde-la contemple-la 

    et tu auras peut-être l'intuition 

    de ce qu'on nomme la beauté 

     

    La beauté en son essence 

    par-delà pays siècles 

    et songes 

    qu'il est humainement impossible de dire 

     

    De sa main droite exhibant un fruit sans tache

    à ses impeccables orteils 

    qu'effleure un pur drapé auquel sa poitrine échappe 

    elle respire l'éternel 

     

    À quoi pense-t-elle donc 

    ses yeux fixés à terre 

    son visage grave de trois quarts 

    incliné semble-t-il vers sa propre image 

     

    À l'amour peut-être qu'elle t'inspire 

    et qu'ignora  Praxitèle  

    cet amour ce royaume 

    où la femme qu'il sculpta n'a pas une ride 

                               ***** 


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  • L'épouse se souvient Il y eut dans le bar

    des alcools échangés comme fortes promesses 

    et tel sourire offert ambroisie et nectar 

    avec à fleur de peau ébauches de caresses 

     

     

    Il y eut des soupirs alors que des secrets 

    affleuraient effleuraient un début de vertige 

    érotique Il y eut soudainement ancrés 

    des songes révélant un ciel qui ne transige 

     

    Il y eut ce fantasme aussi doux que cruel 

    où la beauté n'est rien que parfums et lumières 

    sur un corps flagellé par l'ombre d'Azraël 

    Il y eut des sanglots entre azur et poussières 

     

    Il y eut un baiser le premier celui-là 

    qui résume un plaisir que la chair ne peut feindre 

    Il y eut un soleil dont la lune brûla 

    cette langue par jeu léchée pour tout enfreindre 

     

    Il y eut des regards très noirs pailletés d'or 

    défiant mille pudeurs Il y eut la chimie 

    l'alchimie des pulsions et l'hôtel pour décor 

    ces bouches qui œuvraient au mourir de l'amie 

                                   ***** 


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  • Il faut que la femme danse

              que résonne sans peur le dithyrambe 

              que le désir s'irise d'un sang d'encre 

              que s'écrase à même la peau chaque pampre 

              que la beauté magistrale nous hante 

              que s'agenouille un roi dans la fange

              que l'azur réduise l'orgueil en cendre 

              que se fiche au corps la gloire d'un chantre 

              que le soleil où les baisers brûlent s'ébranle 

              que rayonne tel cri qui s'étrangle 

              qu´une main de miel se tende 

              que s'enlacent la vanille et le camphre 

              qu'une statue vierge s'anime et se déhanche 

              que se pose un papillon d'or sur l'ombilic d'un temple 

    afin    que l'amour s'avoue pure allégeance 

                                           *****


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  •     Premier janvier - une heures du matin. Un masque blanc repose sur la table. Un

    homme, assis, le regarde fixement. Y voit-il la noirceur du monde? La mémoire des 

    heures mortes? Le destin clos sur lui-même tel un secret disparu des consciences? 

    (Combien de femmes, promises au tombeau, à cet instant se démaquillent?... Des 

    fous rires fusent, sans doute, face à l'angoisse du cruel silence...) Depuis longtemps, 

    il sait: la clef du désert est ensevelie, quelque part, dans les sables qu'il ne foulera 

    plus. Et les yeux de son crâne s'absorbent dans ce chef coupé dont les trous téné-

    breux le regardent - ou semblent faire comme si... 

        Il ignore, à ses côtés, l'ange qui le garde.

                                                                  *****

     


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  • L'escalier noir combien nous le montâmes 

    d'où s'élevait parmi tant de crachats 

    un remugle d'asphodèles Des chats 

    miaulaient comme pour mieux capter les âmes 

     

    Orange une lueur livrait les ombres 

    à quel vertige À quelle angoisse alors 

    que des soleils en deuil au fond des corps 

    brûlaient Jeux et délices toujours sombrent 

     

    Sur les parois guenilles viscérales 

    des noms des dates s'écaillaient Ici 

    et là s'ouvraient des songes sans merci 

    Parfois un rire attisait les vandales 

     

    Un soir vraiment une femme accroupie 

    urinait sur le palier Cheveux roux 

    grise toison Brisés tous les verrous 

    elle s'offrait à ce monde en charpie 

     

    Mais se frôlaient surtout des anonymes 

    Des spectres qui flottaient entre l'enfer 

    et le néant sous leurs masques de chair 

    Oh quel trou noir lorsque nous descendîmes 

                                      *****


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  • Quelles phalènes viennent s'embraser 

    quand vos deux ventres se prennent 

    A même le sol les ombres glissent

    découvrant une peau comme immatérielle 

    à force d'être voulue désirée violentée 

    forcée brûlée broyée 

    et le vent là-bas qui fait rage 

    n'égale pas le souffle de vos bouches confondues 

    Les étoiles-poussières vous font un lit royal

    plus ancien que les siècles 

    où vous concevez la beauté sans vergogne de l'amour brut 

    hors des paroles qui s'effacent 

    et de l'ordre des plaisirs permis 

    Car voici la pure déraison de vos mains 

    dont l'alchimie rend la chair grise torche vive 

    car voici la passion des sexes 

    saccageant les petits bonheurs de ce monde 

    car voici enfin la Mort toute nue 

    princesse et chienne qui religieusement 

    vous fait jouir au-delà de vos corps mortels 

                                           *****


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  • C'est l'oubli qui pousse

    les quatre saisons 

    le sable et la cendre 

    avec nos amours 

     

    Ainsi va la vie

    Ainsi va le vent 

     

    Passent nos visages 

    devant les miroirs 

    sourires ou larmes 

    cheveux blonds ou blancs 

     

    Ainsi va la vie

    Ainsi va le vent 

     

    Le cœur prend les rides 

    de son propre deuil 

    consumant nos rêves 

    au bord du chemin 

     

    Ainsi va la vie 

    Ainsi va le vent 

     

    Les siècles enlisent 

    notre corps transis

    et les heures glissent 

    contre l'horizon 

     

    Ainsi va la vie 

    Ainsi va le vent 

     

    Plus rien ne demeure 

    pas même un parfum 

    dont la froide absence 

    nous couche au désert 

     

    Ainsi va la la vie 

    Ainsi va la mort

              *****


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  • Il avait erré de souvenir en oubli

    Elle avait fini par n'avoir plus de visage

    Il s'était jeté dans le premier désespoir 

    Elle s'était habillée d'orgueil et d'absence 

     

    Il avait ri en voyant les mensonges du temps

    Elle s'était reconnue dans chaque suicide 

    Il s'était roulé sur les tessons de son cœur 

    Elle avait pleuré devant la beauté hagarde 

     

    Il était tombé dans les bas-fonds du destin 

    Elle avait drogué son âme de soifs jalouses 

    Il s'était vendu pour une heure de bonheur 

    Elle était passé de play-boys en messalines

     

    Il l'a regardée comme un abîme un soleil

    Elle s'est glissée entre lui et la mort grise 

    Il se découvre en elle mieux qu'en un miroir

    Elle trouve à le caresser le sens de vivre 

     

    Ils franchiront ensemble fièvres et enfers 

     


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