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Par M. de Saint-Michel le 27 Avril 2013 à 12:58
Jambes ouvertes es-tu femme-fille fille-
déesse L'astre au zénith que nous voyons noir
hennit et la poudre sur quoi nous marchions brille
intensément cruellement Il n'est d'espoir
qu'en ta plaie originelle que ta main flatte
pendant que ta bouche rouge de quel sang est
un volcan d'ordures Attendrons-nous Hécate
et ses chiens Non Le monde soudain absent et
bouffon à la fois s'aspire comme en lui-même
avec ses républiques ses lois ses droits Tu
offres à tes seins lourds qui se dressent la crème
de nos sexes à fleur d'un bonheur abattu
privé d'horizon Les songes fantômes flasques
sous le mistral nous font rire et jusqu'à l'horreur
de ces crânes hilares derrière nos masques
de peau Et que tes dents veuillent nous mordre au cœur
nous enchante à plein De nouveau nous virilise
face au deuil que de siècle en siècle aura vécu
la vie à bout de souffle dont la statue grise
va s'émiettant Alors vers nous bombe ton cul
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Par M. de Saint-Michel le 28 Avril 2013 à 13:50
Ayant ouvert la porte
sans s'occuper de la fermer derrière lui
il s'avança sur un de ces trottoirs
qui ne conduisent qu' à la mort
et coudoya ces étrangers
qui depuis leur adolescence
prennent le masque qu'ils portent au fil des jours
pour leur visage
Il décida d'aller devant lui
au hasard comme disent les singes pensants
jusqu'au moment où quelqu'un
l'appellerait par son nom véritable
celui
dont aucun document officiel ne fait mention
et que lui-même ignore
celui
qui lui avait été murmuré à sa naissance
par un ange
Que le ciel fût gris n'avait pas la moindre importance
Il continuait de marcher
Parvenu le long du cimetière
où reposaient tous ceux qui l'avaient aimé
il jeta un dernier regard dans sa mémoire
puis s'aventura toujours tout droit hors de la ville
vers la nuit et ses milliards d'étoiles
On ne sait quel ROYAUME il rejoignit
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Par M. de Saint-Michel le 30 Avril 2013 à 13:12
Le vent passe
Il fait nuit
Chemin désert
Une ombre quelque part
Hécate étreint ses chiens
Dans la poudre quelqu'un roule
Les étoiles ont les yeux crevés
L'horizon est noir
Je ne sais rien
A quoi bon
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Par M. de Saint-Michel le 1 Mai 2013 à 12:34
Le désert avance
et le sable lui-même glisse
Qui est cet homme
dont le visage paraît l'écho lointain d'un autre visage
dont le regard s'efface à mesure qu'il regarde
dont la voix se déverse dans le silence
dont les gestes ébauchent des châteaux de songe
dont les pas font un cercle immobile
dont le bonheur épouse la chair des fantômes
dont la beauté se ronge jusqu'à l'os
dont la mémoire s'affirme cernée par l'oubli
dont le destin est le reflet tremblant de l'absence
dont la vertu est pavée de péchés
dont les étés fleurissent dans les cimetières
dont le rire a la cruauté d'une blessure ouverte
et dont l'amour se délite quand il cherche à l'étreindre
Le désert avance
et le sable lui-même glisse
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Par M. de Saint-Michel le 2 Mai 2013 à 13:08
Sur les sentiers de l'ombre
il faut monter plus haut que les étoiles
Sinon le vertige et la chute
dans le vide sans fond
dans le vide sans fin
plus bas que les enfers
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Par M. de Saint-Michel le 3 Mai 2013 à 12:56
Sous l'astre de gloire
dans l'azur-satin
au cœur d'un matin
criant sa victoire
tel qu'on n'y peut croire
lorsque le destin
tout à coup se teint
d'une chaude moire
sur un boulevard
où la vie et l'art
au-delà des doutes
épousent le ciel
la Femme entre toutes
à la peau de miel
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Par M. de Saint-Michel le 4 Mai 2013 à 15:12
Dans les ruines
sous le rire cru du mistral
la libertine œillade les demi-dieux
Enceinte de quel souvenir de vous ô lecteurs
elle savoure d'être nue jusqu'à l'âme
La morale est ma chienne
la vertu est ma truie dit-elle
et vos épouses mes filles de joie
D´ailleurs sa beauté n'a cure d'excuses ni de pardons
tandis qu'elle danse parmi les siècles écroulés
Voyez-la voyeurs
Sa chevelure est vierge de serpents
sa gorge fière pointe au zénith
ses cuisses ruissellent de plaisir
ses pieds que léchèrent vos langues foulent délicieusement la poussière des os
Quelle gloire pour elle de rompre avec les petits bonheurs
où végéta le monde
ce monde à vendre aux plus offrants
Aussi enivre-t-elle ceux qui savent et ne tremblent
Bandez-vous comme je bande
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Par M. de Saint-Michel le 6 Mai 2013 à 13:08
De ses cheveux d'un noir cor-
beau je vanterai le so-
leil près duquel se tor-
dent les bonheurs Aucun so-
mmeil dans ses yeux où s'enrou-
le un désir hautement fé-
erique puisque s'y trou-
vent ô mystère confe-
ssées la prêtresse et la pu-
tain Que dire de sa bou-
che qui jamais ne répu-
gne à de très longs baisers bou-
leversants à même l'or-
gueil du sexe sinon qu'a-
mour y brame Et ses mains n'or-
donnent-elles mille ca-
resses intronisant E-
ros sans tabou Oui j'affir-
me toute sa chair révé-
lée altesse du plaisir
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Par M. de Saint-Michel le 8 Mai 2013 à 12:45
Je tu il ou elle
Derrière les façades couleur azur
s'enchevêtrent autant de pensées que de péchés Quelle
hécatombe aux dieux du futur
Je tu il ou elle
L'herbe pousse entre les pavés
entre les paroles que des lèvres crachent L'asphodèle
éclôt dans les silences achevés
Je tu il ou elle
Tout fleuve charrie des fœtus
vers des océans de mercure et de pétrole Cybèle
est enceinte de blasphèmes de rictus
Je tu il ou elle
Sur le trottoir des acéphales vont et
viennent programmés pour divaguer de bonheur Pêle-mêle
des ombres-songes au désir flouté
Je tu il ou elle
Dans les vitrines mille rubis
ou peut-être mille cœurs saignent un sang noir Telle
notre mort sous nos habits
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Par M. de Saint-Michel le 9 Mai 2013 à 12:58
Il y avait dans la plaine ocreuse un arbre
qui était un sceptre haut levé
qui était une flamme d'or et de pourpre
qui était un phallus d'arrogante jeunesse
Il y avait par le sentier un parfum à vif
qui était une danse d'abeilles
qui était un cri estival
qui était une chair dévoreuse d'extases
Il y avait entre les touffes d'aromates un pur mistral
qui était une voix sans nulles entraves
qui était une sève à fleur de soleil
qui était une joie en son miel d'absolu
Il y avait au zénith un rapace triomphal
qui était une main ornée d'escarboucles
qui était un glaive aux mille rayons
qui était un glaïeul superbe d'être obscène
Il y avait sur fond d'azur un humain
qui était un ange ébouriffé
qui était un centaure en adoration
oui un corps drument fier aux lumières d'orgie
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