-
Par M. de Saint-Michel le 9 Novembre 2013 à 14:12
Au temps qui fuit demeure qui tu es
Ne laisse pas le vent s'instituer
maître de vie et seigneur de ton âme
Sache la mort en toi-même tuer
*
Néant cet or vanité cet albâtre
pénètre-t-en Froidit bientôt dans l'âtre
le cœur la cendre Y croire est aussi nul
qu'à la Marianne au sourire de plâtre
*
Vivre n'est rien Vivre est tout C'est selon
Car dans ce val où feuilles choient où l'on
quête l'amour ta chair cette éphémère
rêve d'un ciel mais à venir si long
*
Pourquoi trembler aux ciseaux de la Parque
Pourquoi gémir quand s'approche la barque
où le nocher ton obole reçoit
N'as-tu donc foi en l'éternel Monarque
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 13 Décembre 2013 à 13:30
Masques d'or ou d´argent
poitrine de pourpre ou de satin
parfum de citron ou de lavande
mer d'émeraude ou de cristal
rayonnement des sables ou des neiges
château de lune ou d'étoile
chevelure d'ombre ou de lumière
paroles de douceur ou d'extase
blessure d'honneur ou d'amour
chant du bouvreuil ou du rouge-gorge
jeunesse du cœur ou du corps
charmes de Vénus ou d'Euterpe
miroir du temps ou de l'espace
fidélité des saisons ou des lèvres
poème de flamme ou de sang
qu'importe
Dessous
grouillent les vers
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 3 Janvier 2014 à 12:41
Je veux
le rouge du sang et le blanc de la neige
le noir de la nuit et le vert de l'espoir
dit la Vie
Je veux
la musique des sphères et l'écho du bonheur
l'énigme du sphinx et le sourire de l'enfance
murmure le Rêve
Je veux
le marbre des statues et l'aile des vents
la chaleur du corps et la rose de l'âme
proclame la Beauté
Je veux
la douceur des cieux et le glaive des anges
le vertige du regard et l'absolu du cri
chante l'Amour
Je veux
l'or de la flamme et le silence du baiser
le parfum des voix et la croix du mystère
confie le Poème
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 7 Février 2014 à 13:00
Minuit arrivant
sans un bruit que n'ai-je
un pays de neige
où rêve le vent
où chaque poème
murmure un je t'aime
un pays lointain
où l'amour essaime
sans rien d'incertain
au cœur de mon être
où l'amour soit maître
jusqu'au blanc matin
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 7 Février 2014 à 13:08
Quoi
Rien
Se pourrait-il
que
Jamais
car plus personne
ou si peu
Et donc
Et donc lune noire
désert
Ruines gravats
où l'ombre passe
Laquelle
Anonyme
comme la fosse
béante
Mais je
Je je je
nul
Pourquoi
Pas d'étoiles
aux enfers
Parfois pourtant les
Silence
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 2 Mars 2014 à 13:22
Longue-lentissime elle effluve l'amour
enciélée d'or
enacrée semble-t-il songeamment
mais dans cette heure dont la fiévreur haleine
Oui hors-fable
elle dithyrambe oeilladée ce qui profuse
avec tel mourir proche
qu'elle ingénie la chair angélisée
Qu'il ensoleille ou orage
sa voix englaive le torse des luxuriants
silencie les lois où s'amirager
efforce outre-bonheur les nuits qui fleurdelysent
Comme elle mirifie les miroirs
lorsqu'elle adorne son danser de guerroiements
sans craindre l'ord
ni en dentelles l'absoluité des caresses
A jamais poémise-t-elle
excellençant le cérémonial du vivre
jusqu'à briser l'atroce d'une adorance
en quel violentement libre qui nous orgasme
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 2 Avril 2014 à 13:36
Dans les gravats où se déchaîne
l'aboiement noir des souvenirs
danse une femme qui égrène
rêves passions gloires désirs
Son long regard franchit l'espace
qui vous sépare des jadis
Comment n'y voir comme un rapace
s'enivrer du parfum des lis
D'ailleurs sa voix n'est que louange
pour telle foudre au fond des cœurs
Qu'importe à son esprit la fange
Son rire brille dans vos pleurs
Et dans vos peurs ajouterai-je
quand resplendit à ses orteils
le feu de dix diamants La neige
n'aura jamais flocons pareils
Oh dérisoires cette guerre
et dans ces ruines votre mort
et les soleils qu'attend Cerbère
puisqu'elle danse et danse encor
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 2 Mai 2014 à 13:26
Vieilleries modernes
s'esclaffe la catin au masque d'ange
A l'abandon les mots sont ternes
La raison régicide pue la fange
La raison ce trottoir où je baise
en vous faisant brailler au diable
Ne vous déplaise
me sourit votre âme irrémédiable.
Et me sourient vos femmes qui célèbrent
Aphrodite en bourgeoisie
philosophant sur le sexe des zèbres
Marianne de quelle glaise transie
Marianne sur les lèvres de qui j'épelle
une apocalypse qui vous bande
Oui je veux qu'à ce monde infidèle
mon plaisir commande
Mon plaisir ne s'ouvre-t-il en gouffre
Votre Panthéon n'est-il point maison close
Que l'amour souffre
l'ardent règne de la rose
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 3 Juin 2014 à 12:50
Un jour
où nous qui sommes serons poussière
très loin par-delà d'inconcevables siècles
des hommes se lèveront sous le soleil
prononceront des mots inconnus
avanceront sur des chemins de nous ignorés
rêveront un rêve semblable au nôtre.
Et ceux-là dont l'histoire ne peut être pensée
au fil des mille et mille souvenirs qui se perdent
en un plus lointain horizon
n'auront pas même l'ombre d'un visage
ne laisseront vestiges ni résonances
seront à peine un semblant de poussière
un jour
*****
votre commentaire -
Par M. de Saint-Michel le 2 Juillet 2014 à 13:11
Après que nous aurons atteint la nuit des corps
et longtemps amassé de rides souveraines
après que nous aurons fait le tour de nos peines
presque effacées déjà éclateront les cors
en la vieille forêt où veille une licorne
aux yeux de jeune fille et d'immense sanglot
Après que nous aurons épuisé toute l'eau
de nos pleurs et que nous restera l'ombre morne
qui cerne les amants près de s'envelopper
dans le drap de l'oubli sous les pluies sans mémoire
nous entendrons monter comme une lune noire
l'aboiement du silence au cœur inoccupé
Et le vent surgira traînant dans son ornière
les voix d'antan les mots qui nous firent trembler
les rêves les parfums la brûlure du blé
nos fièvres en leurs fleurs retombées en poussière
Alors sur notre cou nous sentirons le froid
d'un couteau ébréché sa lame lente et dure
Alors le sang trouera notre ultime blessure
Et nous passerons nus les portes de l'Effroi
*****
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique