• Au temps qui fuit demeure qui tu es

    Ne laisse pas le vent s'instituer

    maître de vie et seigneur de ton âme 

    Sache la mort en toi-même tuer 

                             * 

    Néant cet or vanité cet albâtre 

    pénètre-t-en Froidit bientôt dans l'âtre 

    le cœur la cendre Y croire est aussi nul 

    qu'à la Marianne au sourire de plâtre 

                             * 

    Vivre n'est rien Vivre est tout C'est selon 

    Car dans ce val où feuilles choient où l'on 

    quête l'amour ta chair cette éphémère 

    rêve d'un ciel mais à venir si long 

                             *

    Pourquoi trembler aux ciseaux de la Parque 

    Pourquoi gémir quand s'approche la barque 

    où le nocher ton obole reçoit 

    N'as-tu donc foi en l'éternel Monarque 

                           *****

     


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  • Masques d'or ou d´argent 

    poitrine de pourpre ou de satin 

    parfum de citron ou de lavande 

    mer d'émeraude ou de cristal 

    rayonnement des sables ou des neiges

    château de lune ou d'étoile 

    chevelure d'ombre ou de lumière 

    paroles de douceur ou d'extase 

    blessure d'honneur ou d'amour 

    chant du bouvreuil ou du rouge-gorge 

    jeunesse du cœur ou du corps

    charmes de Vénus ou d'Euterpe 

    miroir du temps ou de l'espace 

    fidélité des saisons ou des lèvres 

    poème de flamme ou de sang 

    qu'importe 

     

    Dessous 

    grouillent les vers 

                                    *****


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  • Je veux 

    le rouge du sang et le blanc de la neige 

    le noir de la nuit et le vert de l'espoir 

    dit la Vie 

     

    Je veux 

    la musique des sphères et l'écho du bonheur 

    l'énigme du sphinx et le sourire de l'enfance 

    murmure le Rêve 

     

    Je veux 

    le marbre des statues et l'aile des vents 

    la chaleur du corps et la rose de l'âme 

    proclame la Beauté 

     

    Je veux 

    la douceur des cieux et le glaive des anges 

    le vertige du regard et l'absolu du cri 

    chante l'Amour 

     

    Je veux 

    l'or de la flamme et le silence du baiser 

    le parfum des voix et la croix du mystère 

    confie le Poème 

                                             *****


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  • Minuit arrivant 

    sans un bruit que n'ai-je

    un pays de neige 

    où rêve le vent

     

    où chaque poème 

    murmure un je t'aime 

     

    un pays lointain 

    où l'amour essaime 

     

    sans rien d'incertain 

    au cœur de mon être 

    où l'amour soit maître 

    jusqu'au blanc matin

                *****

     

     


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  • Quoi 

     

    Rien 

     

    Se pourrait-il 

    que 

     

    Jamais 

    car plus personne 

    ou si peu

     

    Et donc 

     

    Et donc lune noire 

    désert 

     

    Ruines gravats 

    où l'ombre passe 

     

    Laquelle 

     

    Anonyme 

    comme la fosse 

    béante 

     

    Mais je 

     

    Je je je 

    nul 

     

    Pourquoi 

     

    Pas d'étoiles 

    aux enfers 

     

    Parfois pourtant les 

     

    Silence 

                   *****


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  • Longue-lentissime elle effluve l'amour 

    enciélée d'or 

    enacrée semble-t-il songeamment 

    mais dans cette heure dont la fiévreur haleine 

     

    Oui hors-fable 

    elle dithyrambe oeilladée ce qui profuse 

    avec tel mourir proche 

    qu'elle ingénie la chair angélisée 

     

    Qu'il ensoleille ou orage 

    sa voix englaive le torse des luxuriants 

    silencie les lois où s'amirager 

    efforce outre-bonheur les nuits qui fleurdelysent 

     

    Comme elle mirifie les miroirs 

    lorsqu'elle adorne son danser de guerroiements 

    sans craindre l'ord 

    ni en dentelles l'absoluité des caresses 

     

    A jamais poémise-t-elle 

    excellençant le cérémonial du vivre 

    jusqu'à briser l'atroce d'une adorance 

    en quel violentement libre qui nous orgasme 

     

                                            *****

     

     

     

     

     


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  • Dans les gravats où se déchaîne 

    l'aboiement noir des souvenirs 

    danse une femme qui égrène 

    rêves passions gloires désirs 

     

    Son long regard franchit l'espace 

    qui vous sépare des jadis 

    Comment n'y voir comme un rapace 

    s'enivrer du parfum des lis 

     

    D'ailleurs sa voix n'est que louange 

    pour telle foudre au fond des cœurs 

    Qu'importe à son esprit la fange 

    Son rire brille dans vos pleurs 

     

    Et dans vos peurs ajouterai-je 

    quand resplendit à ses orteils 

    le feu de dix diamants La neige 

    n'aura jamais flocons pareils 

     

    Oh dérisoires cette guerre 

    et dans ces ruines votre mort 

    et les soleils qu'attend Cerbère 

     

    puisqu'elle danse et danse encor

                            *****


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  • Vieilleries modernes 

    s'esclaffe la catin au masque d'ange 

    A l'abandon les mots sont ternes 

    La raison régicide pue la fange 

     

    La raison ce trottoir où je baise 

    en vous faisant brailler au diable 

    Ne vous déplaise 

    me sourit votre âme irrémédiable. 

     

    Et me sourient vos femmes qui célèbrent 

    Aphrodite en bourgeoisie 

    philosophant sur le sexe des zèbres 

    Marianne de quelle glaise transie 

     

    Marianne sur les lèvres de qui j'épelle 

    une apocalypse qui vous bande 

    Oui je veux qu'à ce monde infidèle 

    mon plaisir commande 

     

    Mon plaisir ne s'ouvre-t-il en gouffre 

    Votre Panthéon n'est-il point maison close 

    Que l'amour souffre 

    l'ardent règne de la rose 

                                *****


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  • Un jour

    où nous qui sommes serons poussière 

    très loin par-delà d'inconcevables siècles 

    des hommes se lèveront sous le soleil 

    prononceront des mots inconnus 

    avanceront sur des chemins de nous ignorés 

    rêveront un rêve semblable au nôtre. 

     

    Et ceux-là dont l'histoire ne peut être pensée 

    au fil des mille et mille souvenirs qui se perdent 

    en un plus lointain horizon 

    n'auront pas même l'ombre d'un visage 

    ne laisseront vestiges ni résonances 

    seront à peine un semblant de poussière 

    un jour 

                                          *****


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  • Après que nous aurons atteint la nuit des corps 

    et longtemps amassé de rides souveraines

    après que nous aurons fait le tour de nos peines 

    presque effacées déjà éclateront les cors 

    en la vieille forêt où veille une licorne 

    aux yeux de jeune fille et d'immense sanglot 

    Après que nous aurons épuisé toute l'eau 

    de nos pleurs et que nous restera l'ombre morne 

    qui cerne les amants près de s'envelopper 

    dans le drap de l'oubli sous les pluies sans mémoire 

    nous entendrons monter comme une lune noire 

    l'aboiement du silence au cœur inoccupé 

    Et le vent surgira traînant dans son ornière 

    les voix d'antan les mots qui nous firent trembler 

    les rêves les parfums la brûlure du blé 

    nos fièvres en leurs fleurs retombées en poussière 

    Alors sur notre cou nous sentirons le froid 

    d'un couteau ébréché sa lame lente et dure

    Alors le sang trouera notre ultime blessure 

     

    Et nous passerons nus les portes de l'Effroi 

                                            *****


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