• À sa lèvre le rouge était lumière exacte 

    mais son rêve ambigu faisait fi du réel 

    Sa voix mêlait au miel la brûlure du sel

    Entre elle et nos soleils s'était brisé le pacte

     

    Car superbe elle œuvrait à ce que mille éclairs 

    illustrassent la nuit et qu'une cataracte

    de désirs s'insurgeât Y roulaient nos déserts 

     

    Les ponts rompus ses voies ouvraient iconoclastes 

    au poème Nos cœurs étaient poudre en ses fastes

     

    Un chien aurait en vain aboyé aux enfers

                              *****


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  • Je suis beauté obscure

    enseignant loin des sagesses

    le chemin de la foudre

     

    Je suis vérité absolue

    suggérant loin des miroirs

    la parole qui ne passe point

     

    Je suis bonté fervente

    entraînant loin des leurres

    vers l'unité retrouvée 

     

    Car je suis le Sens qui

    par pure grâce 

    débrouille 

    sous le chaos de l'absurde

    la réalité de l'Amour

    en déroulant mes hiéroglyphes d'or

     

     

    nuit pour les uns 

    feu pour les autres

              *****


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  •   O cour de collège 

    où l'ultime feuille jaune 

       jonche ta mémoire 

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  • Et les guerres gueulèrent d'angoisse 

    avec les songes sur fond de ciel 

    mais un ciel très soudainement ivre 

    qui avait la couleur de l'exil 

     

    Et les bijoux s'unirent aux larmes 

    alors que la procession des nuits 

    fascinait les fièvres vagabondes 

    et le dernier poète aux enfers

     

    Et les deuils happèrent l'oxygène 

    au milieu d'un fouillis de raisons 

    en quoi chacun pouvait reconnaître 

    la noire lèpre des reniements 

     

    Et les phalènes devinrent flammes

    pour avoir désappris le bonheur 

    et recherché le miel des vertiges 

    où le démon avait fait son lit 

     

    Et les orgueils plantèrent leurs griffes 

    dans toute passion tout souvenir 

    jusqu'à ce que l'esprit en ses affres 

    se laissât choir dans l'infini Rien 

                            *****

            

     

     

     

     


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  • Grain de sable 

    dans quel vide glisses-tu 

    alors que la mitraille décapite les fleurs 

    et que les banques vomissent leurs excréments 

    Prisonnier des quatre saisons 

    un faux soleil enchaîne crime sur crime 

    avec pour unique miroir 

    le voyeurisme des politiques 

    dont les paroles voudraient souiller jusqu'au poème 

    Le songe tourne en rond 

    manège actionné par l'oubli de vivre 

    entre une prairie sans abeille 

    et une enfance privée de rêves 

    Ici et là 

    combien de fleuves charrient leur solitude 

    Combien de gratte-ciel rivalisent avec Babel 

    Sur écran géant 

    les marchands du temple lèchent la bave des chiens 

    après avoir ordonné dans un rire 

    le dépeçage de la beauté 

    L'écho renvoie l'écho 

    le mirage l'absence

    et il faut vraiment la sagacité de l'amour 

    pour apercevoir les anges armés d'un glaive 

    prêts à faire justice 

    sur telle poussière abîmée dans l'espace 

                                         ***** 


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  • À la noire beauté soleil de précellence 

    qui déchire des lys pour humer leur odeur 

    et dont le rire insulte à la fade romance

    en exhibant à tous les fantasmes son cœur 

     

    A la noire beauté dressée comme une flamme 

    dans la nuit du plaisir où s'irise la mort 

    lorsque sa voix au point de rupture s'exclame 

    que l'amour brûle pur sur les cendres du corps 

     

    A la noire beauté pour qui toute caresse 

    rougit soudain la peau d'un hiéroglyphe altier 

    afin que soient voués l'amant ou la maîtresse 

    à jouir de son baiser qui n'a plus de pitié 

     

    A la noire beauté farouchement éprise 

    d'inscrire la passion au ciel de l'absolu 

    avec ses jeux de sexe érigeant une église 

    où le plus sacrilège désir n'est exclu 

     

    A la noire beauté au secret de laquelle 

    un ange et une bête unissent leur pouvoir 

    dussent mille vertus à genoux devant elle 

    lui servir de putains selon son bon vouloir 

                                 *****


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  • As-tu envie de vivre ici

    béant aux publicités politiques 

    caressé par ces pensées qui pensent bien 

    Demain est un mot vide 

    engouffrant comme un trou noir ce que tu crois être 

    Face au panthéon des chiens et des truies 

    gare à toi 

    homo sapiens-minus habens dont l'esprit se délite 

    irradié drogué floué 

    jusqu'aux moelles jusqu'aux sources du désir 

    Kilomètres de solitude 

    les mailles d'Internet n'y changent rien 

    malgré ce qu'affirment les grands parleurs 

    nains promis au néant 

    onanistes dont le verbiage est blasphème 

    Plutus rayonne avec cette insolence du manant 

    qui a réussi 

    Rêver même est impossible 

    sinon de glauques cauchemars où des fœtus grimacent 

    tu ne peux décidément plus l'ignorer 

    Une bonne fois pour toutes 

    voici que le sang est changé en pétrole 

    walhalla des affairistes repus 

    X est le nom de qui rejoint le troupeau

    Y a-t-il donc pour toi autre chose à faire hors 

    zébrer de poèmes-prières ce bas monde 

                                    *****

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Je t'aime Un baiser lancinant s'invente qui s'irise 

    Je t'aime J'ai tout brisé pour construire cette église 

    Je t'aime Dehors la pluie peut battre la pierre grise 

    Je t'aime Le miracle à mon rêve s'aiguise 

    Je t'aime Que le soleil dans l'ornière agonise 

    Je t'aime Flamboie dans ma voix l'âme surprise 

    Je t'aime La nudité est ma chemise 

    Je t'aime C'est l'odeur d'une chair qui m'exorcise

    Je t'aime Enfin j'avance dans la toujours neuve hantise 

    Je t'aime Je n'emporte saison ni valise 

    Je t'aime Devant le feu qui s'élève le deuil s'incise

    Je t'aime Parole proférée devient parole apprise 

    Je t'aime Mordre dans le plus rouge de la cerise 

    Je t'aime Un cri s'abandonne suppliant qu'on le traduise 

    Je t'aime Plus d'erreur plus de méprise 

    Je t'aime La blessure où je bois est violence soumise 

    Je t'aime Lèvres de braise gorge exquise 

    Je t'aime La mort au lointain pleure sa bâtardise 

    Je t'aime Mon regard reste à jamais cloué sur la terre promise 

                                                        *****

     

                                                       

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

         


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  • Le matin s'ouvre et sa lumière 

    où l'aphrodite lentement 

    déploie son charme en un serment 

    d'aimer toujours plus franche et fière 

     

    Il n'est besoin d'une autre gemme 

    que la brillance de son corps 

    faite d'un miel proche de l'or 

    où se reflète l'amour même 

     

    Et dans la chambre qu'elle enchante 

    l´arôme de sa chair fleurit 

    ciel d'amazone et de houri 

    en sa caresse très savante 

     

    A quels jeux vraiment ne joue-t-elle 

    quand elle expose sa beauté 

    que la mort frôle pour ôter 

    la moindre pudeur qui la cèle 

     

    Comme elle danse dans sa gloire 

    à chaque pas de son pied nu 

    face à l'amant cet inconnu 

    dont elle aimante la mémoire            

                      *****

     

     

     

     

     


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  • Des rafales de nuit sur la Terre 

    et nous voici 

    aussi nus que la mort 

    sans rien savoir de plus qu'au premier jour 

    voyageurs de nulle part 

    dans les cercles d'oubli 

    entre gouffre d'un passé vertigineux 

    et abîme d'un illusoire avenir

    absents à nous-mêmes 

    avec dans nos yeux bientôt aveugles 

    la beauté à peine éclose qui passe 

    l'enfance trahie 

    et de désert en cité bâtie sur du sable 

    les mirages enrobés de chair 

    dont les voix sont autant de silences 

    qui d'écho en écho nous abandonnent au monde 

    ce néant 

    Mais un Royaume en nous est Lumière 

                                  *****

     


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