• Flash fureur d'effroi déchirant l'exil secousse 

    d'alcool aux yeux fermés flesh amère qui pousse 

    le murmure jusqu'au hurlement zébré d'or 

    ahan du cœur battu en son zénith plus fort 

    haine et hargne échevelées vers une fontaine 

    d'amour à vif orgie des odeurs quand s'enchaîne 

    le feu en avalanche sous la peau d'oubli 

    nuit du silence viscéral cri aboli 

    pour une femme nue qui te baise ou t'égorge 

    succion des âmes rêve noir comme une forge 

    d'aveuglante beauté hallali au désert 

    lascif où l'eau s'arrache du sommeil laser 

    parmi la voix démente que surprend l'extase 

    blues crevant l'opium choc des sanglots qu'on déphase 

    à l'excès contre le sang rauque du désir 

    fleurs du ventre pourpre en rafales à mourir 

    et renaître debout avec cette guitare 

    aux larmes de foudre corps du poème rare 

    jailli sans mesure outre-deuil éperdument 

     

    un vent de sel lointain s'abouche à ton aimant 

     


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  • Nul

    le superbe aux yeux aveugles 

    qui sait les lumières de ce monde

    arguant de ses visions 

    commentant la plus lointaine étoile 

    preuves à l'appui 

    la raison raisonnante bardée de x et de y 

    jugeant 

    jaugeant 

    sourire aux lèvres rouges limaces qui toujours bavent 

    dans l'adoration de son corps de son cœur de son esprit 

    idolâtre de lui-même 

    et en vérité quelle ombre est la sienne 

    urinât-il quel parfum 

    si l'or surtout accompagne ses pas 

    revêtu du bonheur d'être ainsi 

    régentant la vie 

    oubliant la mort 

    selon son bon plaisir dans le tourbillon des heures 

    avec des lois faites à son image 

    le bien et le mal à sa botte 

    machine de cire molle 

    dont les rouages déterminent la liberté 

    car monsieur pense paraît-il 

    se savourant se fascinant se masturbant 

    laïquement béat devant le progrès-avortoir 

     

    irrémissiblement damné 

                                                          *****


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  •                    Fleurs de la nuit

                       Souffles enfouis

                       Seins épanouis

                       Le désir luit

                             *****


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  • Or devinez qui met à sac vos mille temples

     

    Soleil vessie du jour une aiguille suffit 

    pour crever ton bonheur dans la graisse confit 

     

    Et toi minus habens que les démons contemplent

    sache dans les gravats de l'orgueil ton néant 

    et l'enfer des vertus que tu pris pour exemples 

     

    Pourriez-vous croire encore au songe bienséant 

    qu'en ruine la cité d'écho en écho braille 

    quand un Poème-Roi met vos lois sur la paille 

    et cingle au cul vos dieux bourgeois de son péan


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  •  

     

    Aux branches d'arbres quels lambeaux d'étoffe 

    ou de viscère 

    pense l'homme qui semble avancer au ralenti 

    sous les étoiles aveugles

    Vêtu du seul silence des rêves morts 

    il fixe devant lui la noirceur de vivre 

    puis tombe à genoux 

    dans une flaque d'un rouge sale 

    Sang d'avorteuse ou sang de porc peut-on entendre 

    tandis qu'il s'y roule comme on s'enivre 

    comme on se tue 

    Vienne l'hiver avec sa neige 

    Celui qui n'a plus d'illusion n'en a cure 

    et s'exhibe alors éblouissant de fanges 

    souillé par toutes les saloperies du siècle 

    dont il hurle viol et cendre 

    avant de reprendre sa marche vers l'absence 

    L'ombre s´ouvre 

    les dieux-citoyens vacillent 

    face à la pureté de son désespoir 

    le scandale de sa honte 

    Il y aurait de quoi rire 

    si la colère ne le bandait jusqu'aux larmes 

    Car sur ce chemin pareil aux autres 

    atrocement il va 

    dans l'exécration de son âme qui pue 

     

    Peut-être sans le savoir est-il dans la voie de Dieu

                                                *****


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  •  

    Et tes cheveux jetaient à la nuit ces étoiles 

    qui ne peuvent mourir Et tes yeux désarmés 

    ravissaient la ferveur où les mots se dévoilent 

    Et ta bouche épuisait au mistral essaimés 

     

    les plus limpides miels Et tes bras comme fleuves 

    roulaient tous les trésors que l'étreinte surprend 

    Et tes mains livraient l'or des fièvres dont s'abreuvent 

    les rêves inédits Et tes seins effarant 

     

    la beauté des statues aimantaient le vertige 

    Et ton ventre forçait mille soleils défunts 

    à reprendre leur course Et ta toison prodige 

    de rayons et d'éclairs exaltait les parfums 

     

    Et ton dos tressaillait au délice des sables 

    que Vénus effleura Et tes reins purement 

    se creusaient sous la soif des sèves intraitables 

    Et ta croupe irradiait entre flamme et diamant 

     

    l'excellence de vivre Et tes jambes gainées 

    de silence enfourchaient un cheval aérien 

    Et tes pieds saccageaient à plaisir les années 

    par leur danse d'amour 

    .                                       Et mon corps se souvient                  

                                             *****


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  • Grand désir du désert pense le religieux

    Grand désert du désir avoue le libertin

                                *****


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  • Lugubre sous le faix des rires vains il sort 

    de sa chambre crissante de démons Dehors 

    la nuit est pure et chaude Il marche droit sans âge 

    sans connaître le sel de tel ou tel visage 

    qu'il croise obscurément Des bribes de printemps 

    brisent ces années violentes qu'il aime tant 

    voir resplendir au fond de son corps dérisoire 

    aux heures où l'espoir déserte où l'on veut croire 

    en autre chose qu'en la mort Hélas voilà 

    qu'elle n'est plus cette route que les lilas 

    delicieux couronnent Voilà qu'elle est détruite 

    cette main qui tenait l'odeur des jours en fuite 

    naguère quand il voyait bleuir les soleils 

    de ces yeux au plus charnel cantique pareils 

    ces yeux d'enfant ces yeux de fée 

                                                            ces yeux de femme 

    Et il gémit crispé sur sa croix comme brame 

    l'agonisant délaissé par son dieu Le vent 

    brûle sa face d'os qui s'imbibe de sang 

    Il est seul Il a froid Au bout du trottoir vide 

    l'ombre d'un chien s'efface Un rictus homicide 

    travaille son cerveau qui n'est plus qu'un trou noir 

    peuplé d'ivres phalènes 

                                            Ah fuir le miroir 

    où des lambeaux de robe étoilent sa souffrance 

    pour rejoindre le sein mis à nu de l'absence 

                                                   *****


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  • Vous en souvenez-vous

    Sur une plage qui n'avait de nom 

    encore impolluée par pétrole et touristes 

    elle jouait à faire glisser des filets de sable 

    entre ses seins 

    Grave plaisir assurément 

    puisqu'à la sensualité sans équivoque 

    dont témoignait l'arrogance des mamelons 

    s'adjoignait la mélancolie d'un sourire 

    qui savait à quoi s'en tenir 

    sur toute jeunesse 

    et toute beauté 

    Cette chair cuivrée bombant sous l'astre 

    serait bientôt cette poussière même 

    avec quoi une autre main s'amuserait 

    qui à son tour finirait miettes 

    poudre 

    néant 

    Mais allongée l'éternelle-éphémère vénus 

    ne laissait pas de s'émouvoir à telles caresses 

    cernée d'un rien d'angoisse 

    dans la saveur de cet instant unique 

    sur fond d'abîme

    Car devoir mourir lui conférait une splendeur 

    qu'ignore le marbre des statues 

    Comment n'en garder mémoire 

                                         *****


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  • Atonie des regards Le sida qui circule

    traverse les bonheurs trempés de désespoir 

    Les rêves balisés bivouaquent dans le noir

    et nous rions L'amour se voudrait libellule

     

    Dans les rues les forçats vont fantasmant Hercule

    s'abouche à des pubis de filles qu'il faut voir

    parader sous un ciel qui devrait bientôt choir

    Les impuissants font loi Vive l'animalcule 

     

    Face à l'Ordinateur qui es-tu citoyen

    Les abeilles n'ont plus de miel Le sang troyen

    depuis longtemps est sec Ne parlons pas d'Hélène 

     

    Vieil océan vieil océan Lautréamont 

    ne te saluerait plus du haut de sa géhenne 

    Ordures sont les jours où brilla le limon

     

     

     

                                            *****


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