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Grand deuil
Ce fut la nuit Ce fut le vent Ce fut l'absence
Sur le chemin désert la lune au teint plombé
attendait qu'un amour achevât son errance
Un homme à quelques pas n'était-il point tombé
Une ombre assurément à demi perceptible
d'où s'échappa soudain comme un sanglot d'effroi
mêlé de rires fous de jurons Quelle cible
pour les chiens aboyant au pied de toute croix
Un hiver s'annonçait avec fièvres et neiges
Épée de Damoclès le destin sombrement
souriait Les nuées en leurs tristes cortèges
semblaient être emportées au fil d'un hurlement
Or celui à genoux qui tremblait dans la poudre
et qui n'aurait pu voir un quelconque horizon
dut s'allonger bientôt Espérait-il la foudre
lorsqu'une pluie d'acier flagella sa raison
Qui se fût approché eût frissonné de même
L'anonyme qu'allait obsédant l'hallali
n'avait pour vêtement que sa nudité blême
C'était la nuit C'était le vent C'était l'oubli
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Tags : deuil, vent, nuit, absence, croix, foudre, nudité
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